mercredi 26 mai 2010

L'ascenseur social

L'ascenseur social :
Ne dit-on pas qu'il est cassé ? Qu'il faut être bien né pour prétendre à une belle carrière. Qu'il est plus difficile pour un fils d'ouvrier de devenir cadre, que pour un fils de professeur. Ce fut un délicieux rêve de Jules Ferry et de l'instruction obligatoire. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Notre photo montre que cet ascenseur existe bien !Il est même présent dans tous les immeubles commerciaux ou particuliers, de la classe moyenne aux plus riches. Serait-il donc plus facile pour un Brésilien d'améliorer sa carrière et son niveau de vie ? Oui, grâce à une croissance de 12% par an. Mais pas vraiment grâce à une flexibilité des couches sociales. Il est encore très difficile pour un noir (ou plutôt un nègre, puisque ce mot est une fierté en Bahia) de notre quartier d'avoir accès aux bonnes universités publiques ou autres écoles d'ingénieur qui ouvrent à des postes à hautes rémunérations. Le système est assez verrouillé, naturellement, par les conditions financières des parents. Il y a un tel écart de rémunération entre les métiers de service (y compris de service manuel) qui dépassent rarement le salaire minimum (230 €) et les métiers à forte valeur ajoutée qui atteignent 20 à 50 salaires minimum (10000€).
Que signifie alors ascenseur social ? Il existe par la présence d'un autre ascenseur : l'ascenseur de service qui sera emprunté seulement par la domestique ou la nounou dans un immeuble privé ou par le personnel dans un immeuble commercial.
Ce n'est donc pas ici que nous rencontrerons l'ascenseur sociétal universel. D'ailleurs, un ascenseur ne permet-il pas aussi de descendre ? Gare aux idéologies...

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